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15-17 nov. 2023 La Laguna-Tenerife (Espagne)
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Appel à communicationLe point de départ du colloque international méthodes visuelles de Tenerife est certainement une proposition de Ghislaine Chabert et Jacques Ibanez Bueno de l’Université Savoie-Mont-Blanc faite en 2016 à Alain Lamboux-Durand de l’Université de Franche-Comté et à Nadine Wanono, chercheure du CNRS. Il s’agissait de travailler collectivement en ouvrant à plusieurs personnes exploitant les méthodes visuelles dans le prolongement de l’anthropologie visuelle. En quoi, les changements socio-technologiques pouvaient faire évoluer les méthodes dans un monde lui aussi en plein changement, notamment par les bouleversements de la communication sociale de plus en plus numérisée ? Un appel à communiquer est alors lancé au sein du huitième colloque international de communication sociale à l’Université de La Laguna sur l'île de Ténérife avec une session «Méthodes visuelles et mondes digitaux» (https://issuu.com/revistalatinadecomunicacion/docs/cac136). Au sein de cette session, ouverte à toutes les disciplines, les méthodes visuelles sont comprises en tant qu’appropriation des méthodes par l’image dans leur développement et leur intégration des outils digitaux (Pink 2003 ; Bairon & Ribeiro 2007). Les objets de l’application méthodologique sont également visuels et digitaux (écrans fixes et mobiles ; jeux vidéos ; réalité augmentée ; etc.). Les résultats de ce travail s’avèrent particulièrement riches et sont prétextes fertiles à un prolongement de la réflexion qui, hors publication d’actes, donne naissance en 2017 à la publication multilingue suivante : (Ibanez Bueno et al., 2017). Des terrains de recherche variés associés à des mondes numériques comme les musées ou les jeux géolocalisés sont présentés via les choix de méthodes évolutives du fait de la miniaturisation des appareils de captation visuelle et audiovisuelle tels que les smartphones et de la quasi-gratuité des images en lien avec la généralisation de la numérisation. La notion de captation dépasse d’ailleurs le simple aspect technique des dispositifs audiovisuels inhérents, notamment en considérant la captation comme “action de s'emparer physiquement de quelque chose” (CNRTL, ND) “action de recueillir, de saisir divers éléments naturels” ou “action de représenter le réel dans une œuvre” (lalanguefrancaise.com, ND). La manière de procéder à la captation, sa préparation, son traitement ultérieur ont une incidence sur son résultat. L’intérêt pour cette publication stimule les laboratoires français LLSETI et ELLIADD pour créer un réseau international de recherche sur les méthodes visuelles avec l’organisation d’un premier colloque international dans la même université (La Laguna) qui a accueilli précédemment les travaux précédemment décrits. “Les chercheurs en sciences humaines et sociales qui utilisent les méthodes visuelles s'appuient généralement sur l’apport de l’anthropologie visuelle ou de la sociologie filmique. En effet, au sein des sciences humaines, l'anthropologie est parmi les premières disciplines à intégrer les images dans les protocoles de recherche à travers des travaux ethnographiques de terrain – dont la constitution de corpus de documents iconographiques – et à mobiliser des générations successives de chercheurs. Après le film Nanook of the North de Robert Flaherty (1922), référence filmique première de la communauté des anthropologues visuels, les travaux écrits et iconiques de Evans-Pritchard avec The Nuer (1940) et ceux de Margaret Mead et Gregory Bateson avec Balinese Character (1942) participent au socle historique de la démarche anthropo-visuelle. Margaret Mead précise en termes épistémologiques Les principes de l’anthropologie visuelle (1975), ce qui permet jusqu’à aujourd’hui aux anthropologues et sociologues intéressés par les méthodes visuelles d’affirmer avec moins de difficultés leur singularité vis-à-vis de chercheurs, parfois hostiles au sein du monde académique de la recherche. La chercheuse britannique Sarah Pink (Pink, 2003) , dans son entreprise ambitieuse de présenter un état des lieux international de l’anthropologie visuelle, décrit que la reconnaissance académique se prolonge par une influence dans d’autres disciplines comme la psychologie. Les sciences de l’information et de la communication reconnues institutionnellement en France dans les années 1970 n’échappent pas à cette influence. Leur démarche contemporaine de croisement fertile et interdisciplinaire au début du 21e siècle (Ibanez Bueno, 2006) leur font intégrer des approches complémentaires en sciences de l’art ou en psychologie, comme dans cette recherche. Dans l’association disciplinaire mobilisée ici, l’« usage de traces visuelles pour la description de modes de vie présents et passés de communautés spécifiques » (Leeuwen, Jewitt, 2001, p. 2) est pleinement assumé et dépassé par la recherche commune d’une « deep reflexivity » (MacDougall, 1998) au sein d’une méthodologie visuelle évolutive et ses objectifs, protocoles et expérimentations. Des contributeurs rappellent que les enregistrements sonores et vidéographiques dans la recherche ne sont pas nouveaux puisqu’ils existent pratiquement depuis l’origine des technologies audio et visuelles, en particulier dans les pratiques des anthropologues (De Brigard, 1979) (De France, 1982). L’intérêt est double, à savoir la constitution d’une donnée scientifique et l’exposition des résultats via un documentaire. L’enregistrement de traces audio-visuelles constitue un avantage déterminant par rapport à la prise de notes et permet de décaler la saisie en direct de son identification et de sa caractérisation. La capacité de mémorisation ne se limite pas aux possibilités cognitives du chercheur. De plus, le passage par la verbalisation du vécu observable et ses risques de distorsion peut être évité. Évidemment le potentiel d’illustration se trouve démultiplié. Les enregistrements réalisés constituent des sources expérimentales (Lamboux-Durand, 2016). Les méthodes qui se développent dans une partie de la communauté scientifique revêtent soit un caractère empirique dans leur mise en place soit une structuration avancée pour favoriser leur reconnaissance scientifique.” L’anthropologie dite « postmoderne » accompagne ce mouvement dépassant « l’expérience et l’interprétation d’une autre réalité circonscrite » pour une « négociation constructive impliquant au minimum deux sujets conscients politiquement significatifs » (Clifford, cité par Copans, 2002, 101).
Dans l’histoire des sciences humaines et sociales, les méthodes visuelles dans leur filiation sont redevables de l’apport déterminant de l’anthropologie et de la sociologie. Cette reconnaissance par le collectif de recherche impliqué dans cet ouvrage (en deux volumes) revendique également la pluridisciplinarité hors insertion dans une discipline précise dans l’appropriation contemporaine des méthodes visuelles. Ainsi le champ scientifique du colloque méthodes visuelles de La Laguna est ouvert à de nombreuses disciplines scientifiques avec notamment en 2021 pour sa deuxième édition les sciences de l’information et de la communication, les sciences de l’art, le design, la géographie, etc. La poursuite des réflexions sur les méthodes audio et visuelles en contexte multidisciplinaire et multilingue nous amène à interroger le design dans les méthodes audio-visuelles. La notion de design emporte un ensemble de concepts dont l'ambiguïté est bien représentée par la célèbre phrase de John Heskett (2005) : “Design is to design a design to produce a design”. Son approche et sa définition varient grandement d’une discipline à une autre que l’on soit en productique, attaché aux visual studies, ou dans des aspects relevant davantage de la culture ou des processus de communication. De plus, en fonction des langues, le terme de design n’emporte pas les mêmes significations (le design comme un nom implique tant le résultat du processus de conception que le processus de conception en lui-même selon l’acception et la langue considérée). Dans l’activité de recherche elle-même, le chercheur peut être considéré comme un designer de part l’activité de conception et d’innovation sur les méthodes déployées lors des enquêtes ainsi que dans le traitement de ses données. En ce sens, les démarches de recherche-action se prêtent particulièrement bien à cette posture de chercheur-designer. En cela, la conception du design ici évoquée s’inscrit dans une approche transverse, alternative aux visual studies (s’intéressant plus généralement à l’analyse de corpus visuels). Le design touchant à l’ensemble des domaines et éléments des objets et des expériences, la documentation visuelle du processus et des situations de conception apporte des enseignements sur l’expérience de réalisation d’artefacts. Dans le cadre de cet appel, la notion de design est considérée sous l’angle des outils visuels et des méthodes de recherche. Dans les méthodes audiovisuelles voire interactives (GÓMEZ CRUZ, SUMARTOJO, PINK : 2017), Il est également nécessaire de pointer la démarche comme création (dans une démarche artistique) du design comme créativité (dans une démarche plus managériale). Cette part artistique de la création comme méthode d’investigation visuelle offre un regard sur les traces de l’activité, valorisables sur le plan scientifique. Elle permet de questionner les processus de création. L’objet de recherche peut ainsi être pris comme un outil de recherche, plaçant l’art ou les industries culturelles sur deux plans distincts qui peuvent pour autant se croiser. Une approche plus épistémologique apparaît. La design de "datavisualisation", en tant que méthode visuelle favorisant l'analyse d'expériences, relève aussi de la notion de design de cet appel. Le chercheur devient alors designer en proposant de nouvelles manières de présenter les données. Le chercheur peut ouvrir la voie à des méthodologies d’expérimentation ou de présentation et/ou d’analyse de données plus facilement transférables, davantage vulgarisables, mais aussi plus transparentes (car plus ouvertes) et reproductibles qui peuvent ouvrir des perspectives interdisciplinaires fécondes. Cet appel à communication couvre l’ensemble de ces aspects. Cette conférence est ouverte à toutes les disciplines et les participants sont invités à présenter des démarches visuelles utilisant le design ou non comme méthode de recherche. Une sélection plus restreinte est également possible autour de la création de contenus visuels ou audiovisuels ainsi que des performances ou dispositifs sensoriels et interactifs (Pink, 2009). Ce colloque est organisé par l’association Visual Modi - Association internationale de recherches en méthodes visuelles et multimodales, créée à la suite des deux précédents colloques (https://visualmodi.hypotheses.org/). Types de propositions
Calendrier de l'appelEnvoi des résumés Forme de la propositionPage 1 Titre de la proposition Titre de la proposition Texte complets : 20000-30000 signes espaces inclus BibliographieBATESON, Gregory et MEAD, Margaret, 1942. Balinese Character: A Photographic Analysis [en ligne]. New York Academy of Sciences. ISBN 0-89072-780-5. Disponible à l’adresse : https://monoskop.org/images/8/8d/Bateson_Gregory_Mead_Margaret_Balinese_Character_A_Photographic_Analysis.pdf
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